Aliou Ifra N’diaye, une école muette dans un Mali noyé dans la médiocrité.

Aliou Ifra N’diaye, une école muette dans un Mali noyé dans la médiocrité.

Culture: Alioune Ifra N’diaye, une école muette dans un Mali noyé dans la médiocrité.

 

TRÈS VIRAL SUR LE RÉSEAU SOCIAL FACEBOOK, IL EST RECONNU PAR SA FRANCHE PARLÉE, QUI NE TOLÈRE POINT L’IMPROVISATION ET LA MÉDIOCRITÉ DANS AUCUNS SECTEURS D’ACTIVITÉS. ALIOUNE IFRA EST UNE BIBLIOTHÈQUE MONDIALE QUI RAME MODESTEMENT SUR UN OCÉAN D’INCIVISME ET DE MÉDIOCRITÉ.

 

 

La petite ruelle où est battu l’imposante architecture purement traditionnel, Complexe Culturel BLONBA (Grand Vestibule) est soigneusement propre. Dans ce quartier de faubourg de la grande métropole poussiéreuse (Bamako), Blonba se différencie des autres édifices par son métissage architectural. Ce lieu culturel et de la citoyenneté est dirigé par celui qui a été retenu en 2016 parmi les 100 personnalités qui font bouger l’Afrique par la prestigieuse « New Africa » de Londres, initié par Youssouf Tata Cissé en tradition Mandingue et le Senoufo Toumanssé Coulibaly en tradition Bamanan, plusieurs fois certifiés en techniques de réalisations audiovisuelles numériques par l’Institut International de Formation à l’Audiovisuel de Nîmes et le Centre Internationale de Formation Audiovisuelle Professionnelle de MontreuilEn haut de ses décennies d’expériences dans la promotion de la culture malienne, Alioune Ifra N’diaye paraît encore énergique, rajeuni et déborde d’ambition pour s’embarquer dans une nouvelle aventure culturelle pour son « Mali béni ».

 

Habillé d’un t-shirt de couleur blanc sale, d’un jean kaki, les mains d’Alioune partent dans tous les sens, dans son vaste bureau. De l’anthropologie à la gouvernance, les sujets se multiplient et se diversifient en un quart d’heure. Il se sent à l’aise dans tous les sujets d’actualité politique, économique, sociale et culturelle. Pour lui « la transition écologique en Afrique est pour maintenant. Nous avons d’énormes possibilités de reconstruire nos villages et bourgades pour en faire un lieu écologique adapté à notre écosystème environnemental », mais « tant qu’on ne combat pas le fléau de désinformation maintenant, tout est voué à l’échec » martèle t’il. 

 

Ce diplômé d’une maîtrise histoire-géographie de l’ENSUP de Bamako, et d’un Master Européen en relations interculturelles option Politiques culturelles internationales et gestion des arts de la Sorbonne Nouvelle (Paris III), n’a pas eu de diplôme canadien, comme laisse entendre beaucoup. Alioune Ifra N’diaye n’est plus à présenter dans le milieu culturel international d’Afrique francophone, réalisateur, metteur en scène et écrivain malien. Il a écrit, participé à l’écriture, mise en scène et la production de plus d’une trentaine de spectacles théâtraux qui ont été diffusé au Mali, au Sénégal, en Guinée, au Togo, au Bénin, en France, en Belgique, au Luxembourg et au Canada. Cet ancien réalisateur de la télévision nationale malienne, a contribué à l’accroissement des consommateurs de l’ORTM à travers des émissions télévisées succulentes qui continuent de déchirer la chronique. A l’instar de l’ORTM, Aliou a créé, produit ou réalisé des centaines d’heures de programmes télévisuel diffusés sur TV5, RFO, Canal +, les chaînes nationales du Cameroun, du Gabon et du Bénin. Il a publié de nombreux articles de réflexion sur la culture et les questions citoyennes dont le célèbre essai « On ne nait pas Banyengo, on le devient ».

 

 

En 1998, son accrochage avec l’auteur et scénariste français Jean-Louis Sagot-Duvaroux donne naissance à Blonba, une troupe qui succède au célèbre Mandéka Théâtre.Réalisateur et inspirateur des célèbres fictions culturelles et citoyenne qui ont été une école civique pour la conscientisation citoyenne . Qui d’entre nous n’a pas aimé et appris à travers les films « Banyengo » (le vieux jaloux) et « Massakè Tountounrou » (le Roi Nain ). «  Tountounrou avait pour but d’inciter les maliens à voter majoritairement lors des élections, et en 2007, le film a eu un impact vif sur le taux de participation » raconte t’il. « Mais après je n’ai pas été compris à travers le concept Tountounrou, par les hommes politiques. Le film n’avait d’autre vision que celle de la citoyenneté » explique t’il. 

 

Parallèlement à son inlassable engagement dans la vie culturelle, Ifra est également dynamique dans le paysage de communication. Ce qui lui ramènera, à conseiller d’importants hommes politiques au Mali, au Benin, et en France. 

 

Nonobstant, les crises extra-polaires qui assujettissent son pays, Alioune n’a jamais songé à quitter son Mali natal, un éternel idéologue « d’un Mali tradi-moderne » qui s’ouvre au monde tout en restant fidèle à lui-même. Se réincarner à travers ses cosmogonies ancestrales et se métisser à ce qui lui vient ailleurs. Pour lui « il y’a un traumatisme généré au Mali, qu’il faut irrémédiablement sauver collectivement ».

 

Les événements de 2012, ont eu des conséquences désastreuses sur la culture malienne, le domaine cinématographique était presque devenu muet ces dix dernières années. Pour montrer au monde entier que le Mali malgré les multiples crises qui l’assaillent, demeure meilleur par sa grande culture, c’est pourquoi le TAANE, la production très récente de Alioune, est en ce moment sur toutes les lèvres. TAANE c’est du vivre-ensemble, de l’harmonie pacifique entre les trois grandes religions (Islam, Christianisme et animisme) du Mali, c’est ensuite la modernité, avec une jeunesse éduquée et décomplexée qui aspire à un autre Mali. Voici les grands messages que ce chef d’œuvres citoyen offre aux amoureux du septième art sur un pays qui est proie d’une éternelle guerre terroristes et politiques. 

 

Selon son propre concept l’épanouissement du Mali, tout comme le continent noir est attaché à un retour vers ses valeurs traditionnelles, avec une ouverture à la modernité « IL EST TEMPS QU’ON REVIENNE A NOS COUTUMES ET TRADITIONS PUREMENT MALIENNE ET AFRICAINE. EN LES MÉTISSANT AVEC CELLES DES AUTRES, NUL PEUT SE SUFFIRE DANS CE MONDE GLOBALISÉ »

 

 

Mohamed CAMARA