BAMAKO : Entre poulets de chair et chers poulets
Parce que très savoureux et rembourré, moins cher et facile à préparer, le commerce du poulet de chair est en pleine expansion dans la capitale malienne. Un business très rentable qui mobilise aujourd’hui les jeunes. Pour autant…
Les conditions d’hygiène et d’élevage sont-elles respectées ? Le poulet de chair est sollicité par la population. Le saviez-vous ? Le poulailler doit respecter les normes sanitaires ; les volailles doivent ainsi être à l’abri des intempéries (poussières, vent, pluie, etc.). L’espace doit propre et sans accès sur l’extérieur.
Anzoumane, Aviculteur précise : «Il faudra, avant d’acheter les poulets de chair, se procurer un poulailler digne de ce nom, le laver avec de l’eau de javel ensuite y mettre de l’herbe. L’intérieur doit être suffisamment aéré afin que les volailles n’étouffent pas. Il faudra aussi réchauffer l’intérieur. Interdiction formelle d’y accéder avec des chaussures. Il faut des chaussures appropriées, tenues à l’abri des germes. Les visiteurs doivent s’essuyer pieds et mains avec de l’eau javellisée avec de pénétrer dans le poulailler afin d’éviter la contamination. En outre, ils doivent être vaccinés».
Moustapha, Aviculteur révèle : «la toute première chose à faire après l’acquisition des poulets de chair est de leur donner à boire de l’eau un peu sucré le premier jour ce, afin, de les déstresser et leur éviter la diarrhée. L’Eleveur donne le panteril et vitamine avant la fin des 45 jours. Le vaccin doit être donné très tôt le matin ou le soir vers le crépuscule. Il faut acheter le vaccin qu’on met dans l’eau. Il se vend frais et conservé dans la glace dans les pharmacies. L’abreuvoir doit être lavé pour y mettre le vaccin dans de l’eau propre. Ensuite, le vaccin se fait 2 ou 3 trois fois dans les 45 jours qui suivent. L’Eleveur doit avoir beaucoup d’attention sur ses volailles»
Abdoulaye Coulibaly, Vétérinaire souligne : «après chaque vaccination, il y’a des réactions post vaccinales. Il y a souvent des poussins stressés qui présentent des signes de morbidité».
S’agissant de l’interdiction des poulets de chair, le Vétérinaire apprécie la décision estimant que la population ne parvient pas à consommer la production locale. Mais, déplore-t-il, «rien n’est interdit au Mali pour ceux qui les moyens».
Youssouf, également Vétérinaire renchérit : «il est interdit d’importer les poulets de chair ! Nous interceptons les pièces de poulets de chair tout le temps. Il n’est pas rare de relever des traces de maladies sur certains produits. Il faut sensibiliser la population afin qu’elle cesse d’en acheter».
La consommation du poulet de chair a-t-elle un impact sur la santé humaine ? Pas si sur ! La viande blanche enrichit au contraire l’assiette du consommateur et est moins chère. Bien entendu, il y a toujours des avantages et des inconvénients dans toute activité humaine.
Pour le Vétérinaire Coulibaly, si les fientes (excréments) des poulets de chair enrichissent les terres cultivables, elles polluent par contre l’environnement.
Les vendeurs de poulets de chair, s’approvisionnent et abattent les poulets sans se poser trop de questions. Sont-ils malades et consommables ? Et quelles les maladies auxquelles les consommateurs sont exposés après l’achat?
Dr Touré Nutritionniste, conseille : «l’idéal est d’éviter au maximum car il s’agit d’OGM, (Organisme Génétiquement Modifié). Il y’a risque de cancer et de maladies cardiovasculaires».
On note en outre que les de poulets de chair se conservent dans les congélateurs et souvent, durant plusieurs mois.
Selon Moustapha Cissé, Médecin, «un poulet de chair appelé poulet à frire, est un poulet domestique élevé spécifiquement pour la production de viande. Contrairement à la viande rouge, elle est une viande maigre et pauvre en liquide. Elles ont ses avantages et inconvénients. Les poulets de chair sont riches en protéine animale de bonne qualité et contiennent des vitamines, des minéraux nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme. Il faudra cependant consommer avec modération. Une consommation excessive peut avoir des conséquences dramatiques.
Les consommateurs de cette catégorie de viande sont exposés à beaucoup de maladies à cause des produits chimiques et d’hormone de croissance ingurgités par la volaille. Afin d’obtenir une croissance rapide (40 à 45 jours seulement), les Eleveurs utilisent en effet beaucoup de produits chimiques. Les maladies susceptibles de survenir sont entre autres: le cancer, les crises cardiaques, la grippe aviaire transmissible à l’homme…. Et les gros consommateurs, surtout lorsque les mesures d’hygiène ne sont pas respectées, peuvent être victimes d’intoxications bactériennes, la malnutrition, etc. Ils peuvent être également confrontés au surpoids ou l’obésité», parole de Médecin.
Adama est lui, Vendeur au marché : «le poulet cru se conserve deux à trois jours au frigo à une température de 18 degré et jusqu’à six mois au congélateur», affirme t-il.
Pourtant, précise-t-il, il faut éviter de congeler les volailles près d’autres aliments odorants pour éviter les transferts de saveurs indésirables.
Chieck Oumar Sidiki Diarra, vendeur au marché de l’Hippodrome donn des explications : «c’est une activité lucrative. Des gens nous proposent leurs poulets en vente, nous achetons et commercialisons. L’activité permet de nourrir des familles et de contribuer à la croissance économique du pays. Tout le monde y trouve donc son compte. Mais nous rencontrons d’énormes difficultés ces erniers temps à cause des coupures d’l’électricité. Ces produits doivent être conservés dans de basses températures. Nous avions perdu une fois plus de 50 poulets d’un coup. C’est énorme. Mais on tient le coup»
Ana Maïga, Consommatrice de poulets de chair, apprécie la marchandise: «premièrement, la chair rembourrée, la cuisson est rapide… On peut le rôtir ou le frire ! Il suffit juste de quelques minutes et c’est tellement facile de le partager ! Deuxièmement, cela permet d’économiser de l’argent. Enfin, c’est délicieux et appétissant...Ce qui explique la file d’attente devant le magasin de vente !».
Ousmane, Restaurateur nous confie : «certains clients se trompent en pensant que le poulet de chair n’est pas bon ! Je vous assure : il est délicieux et mieux que le poulet local. Les clients veulent juste avoir de la viande à manger. Il faut qu’ils sachent qu’il y’a différentes variétés de poulets. Ils ont le choix».
L’embarras du choix ou le choix de l’embarras ? Aux différents acteurs dont les consommateurs d’apprécier.
Fatoumata Diaby
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