Presse: Au cœur de la démocratie au Mali...

Presse: Au cœur de la démocratie au Mali...
La presse : Gardienne de la démocratie au Mali

Dans un pays, comme le Mali, où les défis socio-politiques sont nombreux, la presse joue un rôle crucial dans ce qu'on pourrait apeller la préservation des libertés individuelles et collectives. 
Gardienne de l'information, elle est essentielle pour garantir que les voix des citoyens soient entendues et respectées. Ainsi pour Issiaka Sogodogo,Assistant du Procureur du Tribunal de Grande Instance de la Commune VI du District de Bamako "La presse malienne expose les violations des droits et informe les citoyens, favorisant la transparence. Des médias comme Joliba TV et Studio Tamani rappellent leur rôle de « chiens de garde » en signalant des arrestations arbitraires, des disparitions, et des entraves à la liberté d’opinion . Ce journalisme d’investigation contribue à responsabiliser le pouvoir et à faire pression pour des réparations."
La liberté de la presse au Mali, est protégée par des lois. En effet,  l'article 4 de la constitution de 1992 reconnaît la liberté d’opinion et d’expression. Article 7 garantit la liberté de la presse et l’accès équitable aux médias publics. La Loi n° 00‑46/AN‑RM de juillet 2000 délimite les délits d’opinion . La Lois de 2015 & décrets de 2016‑17 encadrant la HAC, la carte de presse, les licences, etc.  .
Cependant, des lois telles que la cybercriminalité sont utilisées pour poursuivre les journalistes et blogueurs critiques Malheureusement dans la pratique courante, les hommes de médias font face à de nombreux obstacles. 
Entre autre la censure comme ce fut le cas de Djoliba TV récemment,  les menaces physiques et psychologique. Et comme conséquences de la censure nous pouvons citer entre autre: La Suspension et fermeture de médias comme  (Joliba, RFI, France 24, TV5Monde) . L''Autocensure grandissante : les journalistes modèrent leurs enquêtes pour éviter les représailles . L'Atteinte à l’accès à l’information : la société est privée d’une presse critique, favorisant rumeurs et opacité. Selon Issiaka Sogodogo. 
Et Pour Mr Touré Bako journaliste,  " De nos jours, la presse est moins protégée car elle est régit par la loi couvrant la Cybercriminalité".
A cela s'ajoute la pression politique. Tels sont les réalités quotidiennes pour ceux qui cherchent à informer le public.  A Mr Touré d'ajouter ceci " Le refus à l'information par les sujets, les portes administratives sont le plus souvent fermées".
Malgré tout ces obstacles,  les journalistes exercent leur métier avec courage, dignité.  Le plus souvent au péril de leur vie.
Lorsqu'un gouvernement ou des groupes d'influence tentent de contrôler l'information,  ils saquent non seulement le travail des journalistes mais aussi le droit des citoyens à être informés. En effet, pour Bako Touré, journaliste " La presse se sert de ses différents canaux pour informer des méfaits pouvant restreindre. Cela prive le journalistes dans l'exercice de son métier ".
Et pour Issiaka Sogodogo,  Assistant du Procureur du Tribunal de Grande Instance de la Commune VI " Les médias abordent des sujets tabous tel que la corruption, les exactions,  les forces étrangères, le  terrorisme, les droits des femmes…). Cela malgré les  risques et pressions. Joliba TV critique ouvertement les autorités et reçoit régulièrement des suspensions pour manquement à l'équilibre.  
La presse malienne offre également une plateforme pour le débat d'idées.  Dans une démocratie saine, il est vital que diverses d'opinions puissent s'exprimer librement.  Et c'est aux médias de favoriser ce dialogue, permettant aux maliens d'échanger des points de vue sur des questions cruciales telles que la gouvernance,  le développement et les droits civiques. Studio Tamani ouvre le dialogue sur des sujets délicats (FGM, accords de paix, attaques terroristes), avec une couverture multilingue et inclusive". 

Chaque année,  lors de la journée internationale de la presse, l'on ne cesse de brandir le rôle crucial des médias en tant que 4e pouvoir dans une société démocratique.  Les médias doivent agir comme un contre pouvoirs à l'exécutif, législatif et le judiciaire.  Tout en surveillant et en rendant des comptes au public. 
Malheureusement,  ici au Mali, cette notion soulève des interrogation en ce qui concerne son effectivité dans un contexte marqué par des défis politiques, économiques et sécuritaires.
 La presse dans son rôle régalien contribue fortement à la protection des libertés individuelles en mettant des sujets sensibles en rapport aux droits humains. Elle éclaire les injustices et les abus, permettant ainsi aux citoyens d'êtres informés et d'agir en conséquence. Tout en assurant une vigilance nécessaire pour un gouvernement responsable. Ce contrôle contribue ainsi à la transparence et à la confiance du public envers les institutions. En effet selon Issiaka Sogodogo,  Assistant du Procureur " comme exemple de résistance journalistique nous pouvons citer Mohamed Attaher Halidou (Joliba TV) : il a continué à dénoncer manigance corruption et autoritarisme. Malgré deux suspensions, il maintient ses critiques. Malick Konaté : menacé de mort après son reportage sur Wagner, il a résisté malgré la pression et l’intimidation.
Yeri Bocoum, disparu durant une manifestation, et libéré après la mobilisation des ONG et des confrères. Nous avons aussi le collectifs de blogueurs et cyber‑activistes comme Fatouma Harber (Doniblog) qui défendent la liberté d’expression en ligne
En outre, les médias jouent un rôle clé dans la mobilisation citoyenne.  Ils informent le public sur les élections et encouragent la participation politique.  

L'éducation civique,  cet autre domaine où la presse contribue signicativement. A travers la sensibilisation des citoyens aux principes démocratiques et aux valeurs de citoyenneté, elle contribue à renforcer la culture démocratique au Mali. 

Le contexte d'insécurité instable, auquel est plongé est le pays depuis des années, complique le travail des journalistes.  Les menaces terroristes et les conflits armés limitent l'accès à l'information tout en mettant en danger la sécurité des professionnels des médias.  


Malgré ces nombreux défis, la presse tient et joue un rôle vital dans la promotion de la démocratie et de la transparence .
La presse malienne joue un rôle crucial dans la défense des libertés, mais elle évolue dans un cadre législatif protecteur encore fragilisé par des lois restrictives, un régime militaire, des menaces et une censure active. Malgré tout, des acteurs courageux et des médias indépendants résistent, soutenus par des réseaux nationaux et internationaux.
Tout en favorisant une presse indépendante et financièrement viable. 
Ainsi selon le Président Sénégalais Bassirou Diomaye Faye " La liberté de presse est une pierre angulaire des sociétés démocratiques". Et reconnaître leur importance permettra au Mali d'avancer vers ce qu'on pourrait apeller une société plus juste, équitable et démocratique.
Hawa Sy