Phénomène du “Pa” ou "Pakaila" au Mali : Une autre inquiétante dépravation des mœurs 
Faut-il avoir le courage de dénoncer en cette ère de refondation qu’amorcent les autorités de la Transition. C'est un scénario d'horreur dépourvu de toute dignité,  honneur, effort et intégrité qui devient de plus en plus le jeu favori, en mode, des filles du Mali en général et celles de la capitale Bamako en particulier.  dignité, l’honneur, l’effort et l’intégrité.

Au Mali, un phénomène social de plus en plus visible suscite débats et inquiétudes. Il s'agit bien entendu de celui de la “petite amie entretenue”, pour certains. Et pour d'autres,  rien que de la prostitution maquillée. En effet, de jeunes filles, souvent sans revenus fixes, qui vivent aux dépens des hommes généralement plus âgés ou plus aisés. Ces femmes, adoptent un style de vie financé par leurs partenaires, rompant ainsi avec les normes traditionnelles, de responsabilité et de rôle social de l’homme.
Cette tendance, bien que révélatrice de transformations sociales, n'a d'autre but, encore moins de signification que la dépravation de nos mœurs. C'est un comportement pervers qui marque une rupture avec les valeurs fondamentales de la société malienne : la dignité, l’honneur, l’effort et l’intégrité.
Dans un contexte de chômage massif et de pauvreté urbaine, certaines jeunes femmes se tournent vers des relations d’intérêt comme stratégie de survie. Résultats : beaucoup d'elles finissent ou prennent,  du coup, le chemin de la  délinquance, de la toxicomanie, ou encore la prostitution.
Malheureusement, au lieu de chercher des solutions durables (travail, formation, entrepreneuriat), certaines adoptent un style de vie fondé sur la facilité, l’oisiveté et la dépendance.

Certaines filles disent à leurs parents quelles partent travailler dans la capitale, grande ville ou dans les sites d’orpaillage, pour une vie meilleure qui tourne souvent aux débauches.
A.T narre le cas d'une de ses connaissances qui vivait avec un homme dans un appartement dans un quartier de la commune 1. Biensûr, un homme marié qui finançait tous ses besoins et elle envoyait chaque mois de l’argent à sa famille soi-disant quelle a eu un noble travail. «Et sa famille croyait qu’elle travaille dans une usine de production d’aliments. Alors qu'elle mène une vie de débauche a l’issue des parents», regrette notre interlocuteur. 
Nombreux sont ceux qui mettent en cause les réseaux sociaux (TikTok, Instagram, Snapchat) qui, selon eux, valorisent un style de vie superficiel : belles voitures, vêtements de marque, sorties chics. Pour “exister”, certaines jeunes femmes acceptent d’être entretenues par des femmes afin de financer une image sociale qu’elles ne peuvent pas assumer elles-mêmes.

L’amour devient souvent un échange commercial ou matériel : sexe contre logement, attention contre argent. Cette marchandisation des sentiments contribue à détruire les valeurs de sincérité, de respect et de construction familiale qui fondaient autrefois les relations amoureuses au Mali.
Il serait cependant simpliste de ne blâmer que les jeunes hommes. Ce phénomène est aussi le résultat d’un échec collectif : système éducatif inefficace, pauvreté, absence de repères clairs, modèle de société en crise. La femme qui entretient, parfois plus âgée, participe aussi à entretenir cette dynamique malsaine.

Le phénomène du “petit ami entretenu” au Mali n’est pas seulement une mode passagère. Il reflète une perte de repères sociaux et moraux, une jeunesse désorientée et une société en mutation. S’il traduit une forme de modernité ou d’adaptation à la réalité économique, il pose aussi des questions graves sur la dignité, la responsabilité individuelle et la valeur des relations humaines.
Plutôt que de condamner les individus, il est urgent de s’attaquer aux causes profondes : éducation, emploi, encadrement moral. Sinon, le risque est grand de voir s’ancrer une génération qui confond relation avec transaction, amour avec intérêt, et liberté avec dérive.

Ana Maïga