L’ONYCOPHAGIE : 

Se ronger les ongles, un trouble à ne pas négliger 

L’onychophagie est le fait de se ronger les ongles de manière répétitive et incontrôlable. C’est un trouble du comportement souvent lié à une tension intérieure, et qui peut devenir compulsif. Elle peut entrainer une crise cardiaque si elle est sévère. Cette maladie est fréquente chez certaines personnes qui le font pour se sentir mieux n’ayant point conscience des conséquences de cette maladie sur leur santé. Nous nous sommes rapprochés de quelques spécialistes pour en savoir plus sur cette maladie.

L’onychophagie est l’action répétée de se ronger les ongles, parfois jusqu’au sang. Les conséquences peuvent être à la fois physiques (blessures et saignements autour des ongles, infections (cutanées ou buccales), déformation des ongles, usure des dents), psychologiques (honte de montrer ses mains, baisse de l’estime de soi, l’isolement social).
Pour le Dr Sow, dermatologue, 
«l’onychophagie est liée à des troubles comportementaux ou émotionnels. Le traitement repose sur des mesures simples : couper les ongles très courts, utiliser un vernis au goût amer, faire des manucures régulières, appliquer des pansements sur les doigts, recourir à des balles anti-stress et surtout, identifier les facteurs déclencheurs comme le stress ou l’ennui pour mieux les gérer».

Les personnes atteintes de cette maladie mordillent sans y penser. Leurs doigts témoignent d’un combat silencieux, souvent ignoré. Derrière les ongles rongés, il y a du stress, de l’angoisse, parfois même de la douleur. 
Selon le Dr Teh Diakité, Pédiatre, «cette pathologie peut être aiguë ou chronique, et résulte souvent de facteurs comme le stress, l’anxiété, la nervosité ou des antécédents familiaux. Les enfants de parents atteints ont jusqu’à sept fois plus de risques de développer ce trouble, souvent banalisé par le grand public».
C’est le quotidien de milliers de personnes atteintes d’onychophagie, un trouble compulsif encore banalisé, mais bien réel.
Mais pour beaucoup, la blessure est aussi psychologique. La honte empêche de montrer ses mains, de saluer, de porter du vernis, ou tout simplement d’être à l’aise en public.

Cette maladie touche aussi bien les enfants que les adultes. 
Dr Hawa Traoré, pharmacienne et mère d’une adolescente concernée, évoque un cas personnel : «malgré l’avis initial du pédiatre de laisser le temps agir, ma fille souffre encore de complications, dont des déformations des orteils et des dermatoses, nécessitant l’intervention d’un dermatologue, voire d’un chirurgien vu que les dermatoses semées à ses pieds piquent». A-t-elle fait savoir.

Certaines personnes trouvent une forme de soulagement en se rongeant les ongles. Cette maladie est rarement abordée comme un problème de santé mentale mais c’est un véritable trouble psychologique qui mérite d’être prise au sérieux. Il est temps de briser le silence autour de ces petites habitudes qui souvent cachent de grandes détresses chez les onychophages. 

Fatoumata Diaby